Œuf Filière en mutation

Après l’embellie des cours au deuxième semestre 2017, liée à la crise du fipronil et à l’influenza aviaire en Italie, le soufflé est retombé mais les prix restent élevés. Mi-février, la cotation des œufs coquilles s’est établie à 9,99 €/100 œufs, et celle des œufs destinés à l’industrie à 0,97 €/kg. « En semaine 6, la cotation européenne était supérieure de 25,4 % à la même semaine de 2017 », souligne Gilles Guillaume, de l’UGPVB (1).

La réduction significative de la production dans les pays concernés par le scandale sanitaire du fipronil (Pays-Bas, Belgique) a provoqué une demande d’œufs importante. Au plus fort de la crise, le prix des œufs industrie a frôlé le pic de 2 €/kg. « La production française a été valorisée essentiellement sur le marché intérieur. Nos exportations ont baissé et nous avons augmenté nos importations en provenance d’Espagne », explique François Cadudal, de l’Itavi.

Équilibre retrouvé

Aujourd’hui, le marché a retrouvé son équilibre, et le potentiel de production est en augmentation. Selon une enquête bisannuelle de l’UGPVB dans le Grand Ouest (22 millions de poules), à l’horizon juin 2019, le différentiel serait de + 1,7 million de pondeuses, tous codes confondus, mais les bons résultats pourraient accélérer la transition vers des systèmes alternatifs, sous la forte pression des enseignes et des transformateurs. « On assiste à un développement des systèmes alternatifs, notamment plein air et bio, qui va plus vite que la réduction des cages », constate Gilles Guillaume. Il se fait sur la base de nouveaux bâtiments et de nouveaux élevages avec des structures conséquentes (30 000 à 40 000 poules de plein air, 24 000 poules bio), mais peu de transformations de bâtiments cages. « La filière fait face à une profonde mutation. Mais ce changement se vit à marche forcée », alerte Gilles Guillaume.

(1) Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne.